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Procès-verbal de réception de l'orgue.

L'an mil huit cent soixante huit, le Dimanche premier Mars, le conseil de fabrique, en vertu du droit qu'il s'est réservé dans le contrat passé entre le sieur Loret et lui le 1^er Juillet 1866, a nommé une commission de cinq experts pour formuler leur jugement sur la valeur d'un grand orgue fourni par le susdit sieur Loret, à l'église de Fourmies.

Cette commission composée de M. M. Stavaux, organiste à Avesnes, Niverd, organiste à Fourmies, Foucamprez, Maire de Fourmies, Lebègue Camille, président du conseil de fabrique, et Théophile Bousis, filateur à Fourmies, s'est transportée à la tribune afin de vérifier si toutes les clauses et conditions du traité de marché, étaient remplies. Après s'être assuré que tous les jeux indiqués dans le traité, se trouvaient dans l'orgue, le jury a examiné en détail tout le mécanisme qu'il a trouvé parfait et notamment d'une solidité peu commune. La soufflerie a été l'objet d'une attention particulière, et on l'a trouvée remarquablement bien établie, simple, douce et facile.

Les membres de la commission ont alors tenu tour à tour le clavier pendant six heures, et ils ont trouvé que le grand jeu a une force compacte, importante, harmonieuse. Différent de la plupart des orgues qui ne font entendre qu'une vibration cuivrée, l'ensemble de ces jeux charme l'oreille par une sonorité douce et pleine. Les jeux de fond ont surtout frappé le jury par la force puissante et la douceur onctueuse de leurs sons. Les jeux d'anches sont particulièrement remarquables par l'uniformité et la régularité dans l'intonation des sons. Le cachet propre et spécial à chaque jeu, parfaitement conservé dans toutes ses notes, donne à ces jeux d'anches une harmonie séduisante et offre à l'organiste des ressources infinies. Le jury résume toute sa pensée dans ces quelques mots: l'orgue de Fourmies est un petit chef-d'œuvre.

[Signatures]