L'orgue Collège St-François-Xavier à Vannes:F Morbihan (1874)
En 1874 Hippolyte Loret construisit un grand orgue de 32 jeux à la chapelle du collège St-François-Xavier des Pères Jésuites dans la ville portuaire de Vannes, dans le Morbihan.
Cette chapelle avait été élevée sur les plans du père jésuite architecte Magloire Tournesac. Celui-ci dressa aussi les plans de l'église St-Ignace et de la chapelle du Collège de Vaugirard à Paris, tous oratoires où Loret fut chargé de la construction d'un orgue. Le père Tournesac dressa aussi les plans de l'église St-Joseph l'Artisan, de la rue Lafayette à Paris; il ne s'agissait pas d'un oratoire de la Compagnie mais Loret y construisit aussi un orgue. Il serait intéressant de cerner davantage les liens qui semblaient étroits entre Tournesac et Loret dans les années 1860-75.
[Page 2]
On conserve un plan du buffet et de la tribune. Tracé en janvier 1873, il fut soumis au Père Tournesac et ne fut jamais mis tel quel en exécution. Quoi qu'il en soit, on respecte la structure étalée imposée par la rosace.
Il s'agit d'un buffet entièrement plat ave c deux grandes plates faces extrêmes qui sont dominantes et une succession intermédiaire de plates faces allant en se dégradant vers le milieu
[Page 3]
En réalité, on avait d'abord prévu un orgue sans façade mais en cours d'opération Loret conseilla vivement de prévoir la façade dès le début car si on l'appliquait par après, il craignait que les menuisiers n'abiment son ouvrage. Le facteur d'orgues fit écrire cette lettre de la maison St-Michel à Laval en Mayenne, où il était occupé à monter l'orgue provenant de la vieille église de Vannes; cette lettre fut datée du 20 janvier 1873 et adressée au Père architecte Tournesac.
On possède un autre plan «calqué sur le plan, sans date, de M. Loret» et qui fut envoyé le 13 juillet 1873 au Père Tournesac, architecte. Il s'agit du plan de la charpente du buffet avec, à l'intérieur, sur le milieu et le devant, l'emplacement du buffet de Récit.
[Page 4]
Loret put convaincre et l'orgue reçut dès le départ la belle boiserie de façade que nous connaissons. Les tuyaux de façade sont postiches.
[Page 5]
Voici la composition de l'orgue telle qu'elle se présentait à la veille de la dernière restauration.
Grand-orgue (I)
56 touches (do-sol5)
Bourdon 16 (entièrement en bois)
Flûte harmonique 8
Principal 8
Salicional 8
Bourdon 8
Prestant 4
Flûte pyramidale 4
Doublette 2
Plein-Jeu V
Cornet V (depuis do 3)
Basson 16
Trompette 8
Clairon 4
Clarinette 8 (autrefois: Mélophone)
Récit expressif (II)
idem
Flûte major 8 (entièrement en bois)
Dulciana 8
Galmbe 8 (entièrement en métal)
Voix céleste 8
Bourdon 8
Flûte octaviante 4
Fugara 4
Octavin 2
Quinte 2 2/3
Tierce 1 3/>5 (autrefois Flageolet 2 d.)
Trompette 8
Basson-Hautbois 8
Clairon 4 (pas original)
Pédale
30 marches (do-fa 3)
Contrebasse 16
Flûte ouverte 8
Violoncelle 8
Bombarde 16
Trompette 8
[Page 6]
Pédales de combinaison
Orage
Tirasse G.-O.
Tirasse Récit
Copula G.-O.
Copula Récit
Expression Récit
Anches Pédale
Anches GO
Anches Récit
Trémolo
La console est séparée.
La mécanique est conçue sans abrégés, à l'aide d'équerres en éventail; idem pour la traction des registres.
Il existe une machine Barker au premier clavier.
[Page 7]
Un premier relevage eut lieu en 1935 par la maison Gaudu de Saint-Brieuc. En 1949, la maison Beuchet-Debierre restaura l'instrument en lui apportant quelques modifications. C'est ainsi qu'au Grand-orgue il modifia le Mélophone en Clarinette.
L'instrument fut restauré en 1990 et 91 dans sa composition originale par Claude Thibaud, facteur d'orgues à Nantes.