1878 ou début 1879: Malines (École de Musique religieuse) — Commande ou demande d'achèvement, émanant de J.-N. Lemmens, d'un orgue d'étude.

[Page 2]
La correspondance échangée entre H. Loret et Lemmens révèle que jusqu'à fin 1879 au moins, la question d'un orgue à l'École de musique religieuse à Malines n'était toujours pas réglée. Les exercices avaient bien lieu sur l'orgue de l'église Notre-Dame d'Hanswyck, lequel avait d'ailleurs besoin d'une grande restauration.
François-Bernard Loret était mort le 17 novembre 1877 et il apparaît que son fils Camille [ajout avec «?»: qui reprit l'atelier de la Bleckstraat 8 où l'École de musique religieuse s'implanta lors de sa fondation début 1879] ne se montra pas à la hauteur de la situation.

[Page 3]
Lemmens voulut alors se rabattre sur Hippolyte Loret, frère de François-Bernard, et qu'il connaissait de longue date. En effet, on a vu qu'en 1857, Lemmens et Hippolyte Loret signèrent un contrat commercial, même si, en toute apparence, il n'en sortit jamais rien de concret.
Pour venir en aide à son neveu Camille, et aussi à Lemmens pour qui il ne nourrissait que du respect, Hippolyte Loret, qui s'était entretemps établi à Paris, y avait construit et livré quantité de matériel d'orgue (sommiers, tuyaux) devant servir à deux instruments à Malines:

[Page 4]
Celui de l'École de musique religieuse et celui de l'église ND d'Hanswyck. Hippolyte Loret achemina ainsi pour l'équivalent de près de 7.000 F à son neveu à Malines tout en donnant toutes ses directives. Pour lui venir en aide, Hippolyte lui prêta une somme de 5.000 F. Camille n'en fit jamais rien et sur l'instigation de sa mère et sa grand-mère, revendit le tout et abandonna les chantiers.
Dans l'impasse, Lemmens sollicita Hippolyte Loret pour qu'il sauve la situation pour l'orgue de son École et, à la limite, installe son atelier à Malines ou à Bruxelles. Ayant à Paris tout le travail qu'il souhaitait, Loret s'y refusa; certainement pour une installation à Malines, où sa belle-sœur continuerait à le harceler pour lui tirer encore plus d'argent. Loret se déclara contrit pour Lemmens car il lui vouait un très grand respect et ne demandait qu'à l'honorer.

[Page 5]
Dans un premier temps, Loret proposa que les fabriques d'église de ND d'Hanswyck et de St Jean lui réservent respectivement 3.000 F et 2.000 F, à prélever sur les sommes prévues aux contrats qu'elles avaient signés avec Camille: c'était une façon de récupérer sa mise. Dans un second temps, et voyant que rien ne se débloquait, Hippolyte Loret conseilla à Lemmens de traiter directement avec Camille et quand tous les ouvrages seraient montés, il viendrait volontiers lui-même pour procéder à l'harmonisation. Bientôt, H. Loret confia qu'il n'avait plus l'âge — il avait alors 70 ans — pour entamer de tels travaux, sauf quoi, comme son frère François, il mourrait à la tâche. Il ajouta aussi qu'il n'avait plus envie de prendre des risques financiers et de mettre ainsi en péril ce qu'il avait durement amassé pour ses vieux jours.